Le gourou purificateur d'utérus - JESUS GUERIT
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Le gourou purificateur d'utérus
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Patrick ou « Frère Patrick », comme l'appellent certains de ses disciples, est « un catholique résidant à Meaux, en Seine-et-Marne, qui organisait au départ des pèlerinages religieux, et a dialogué un jour avec le démon - en Italie - qui lui a expliqué toutes ses ruses. Voilà qu’il est devenu une sorte de gourou, rassemblant une communauté d’un millier de personnes via WhatsApp, prônant des croyances toutes plus délirantes les unes que les autres, même pas reconnues par l’Église », déclare la journaliste Laure Daussy, de Charlie Hebdo qui l’a interviewé pendant une bonne heure. Parmi les croyances délirantes du gourou qui « exploite la vulnérabilité de fidèles souvent très crédules et fragiles » il y a « l’idée que tous nos problèmes seraient causés par les péchés de nos mères, et c’est pour cela que l’on doit purifier l’utérus par des messes ». Mais qui est ce Patrick ? Des milliers de personnes le connaissent car on le trouve dans tous les lieux saints en France et à l’étranger. « Patrick est un enseignant résidant à Meaux, qui a fondé, en 2010, une association appelée Les Pèlerins Notre-Dame du Mont Carmel, pour organiser des pèlerinages. Peu à peu, il s’est improvisé prophète, organisant des sessions via Zoom… Il en est aujourd’hui à 1 400 membres ». La journaliste dans un extrait audio, a perçu que plusieurs « fidèles », en majorité des femmes, « semblent être sous emprise, le considèrent comme leur guide spirituel et boivent ses paroles ». Patrick a inventé la « purification de la matrice (comme il appelle l’utérus) » poursuit Daussy, car sa thèse est que « tous les problèmes de votre vie sont causés par les péchés sexuels de votre mère » Et ses ouailles y croient… « Il nous explique qu’il faut envoyer à l’association un chèque de 35 euros, pour payer une série de neuf messes. Ce n’est pas une messe à laquelle on peut assister : celle-ci est délocalisée en Afrique, « pour que cela soit moins cher ». Il espère même convaincre la hiérarchie de l’Église ». La journaliste a découvert : « Un autre de ses délires » : la liste de renonciation. « Douze pages de questionnaires – hilarants et flippants à la fois – à propos des péchés de nos ancêtres et de nos propres péchés… et toute une liste de péchés sexuels ». Enfin Patrick parle de son apprentissage : « Il a un jour rendu visite à un prêtre exorciste italien, le père Bianco, et l’a accompagné lors d’une séance d’exorcisme dans sa sacristie. Le « démon », qui parlait en araméen, s’est alors soudain mis à parler… en français. Patrick a donc pu échanger avec le Malin. « Il m’a communiqué un certain nombre de choses, comment il fait pour attaquer les gens, ce qu’il faut faire ou ne pas faire. J’ai cinq heures d’enregistrement sur mon téléphone », raconte-il. Pour Daussy le gourou risque d’exploiter des esprits vulnérables. Christine Pedotti, directrice de la publication de Témoignage chrétien est d’accord : « Cela semble bien être un gourou escroc », souligne-t-elle, et déplore l’effondrement du catholicisme dans son expression « normale » qui a donné lieu à tout un tas de phénomènes sectaires. Mais le vrai problème sont les prêtres qui cautionnent Patrick qui, « Pour prospérer, s’appuie d’ailleurs sur certains prêtres qui le soutiennent et viennent servir ses messes ou exorciser son huile… ». « Plusieurs de ses offices se déroulent dans l’église maronite d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). L’asso est aussi liée l’Association française Luisa-Piccarreta (AFLP), du nom d’une mystique italienne… ». Enfin le gourou loue plusieurs églises dans Paris, en y faisant venir des prêtres extérieurs. Charlie Hebdo a informé le diocèse de Paris. La journaliste en est fière car « c’est historique, une fois n’est pas coutume, le diocèse a remercié Charlie ! ». Après avoir vérifié, le diocèse a demandé aux paroisses qui ont accueilli des rencontres du gourou de ne plus le faire, et de leur communiquer tout témoignage de pratiques douteuses. Ils ont aussi promis d’alerter l’ensemble des paroisses de Paris afin qu’elles refusent toute demande de la part de cette association. ».